* Premiers frissons à travers les ondes radiophoniques

Dans l'esprit du minot de 9 ans à l'époque que je fus, après avoir vécu pour la première fois de sa vie une première retransmission télévisuelle en direct avec en point d'orgue une victoire de l'équipe qu'il avait choisi de soutenir, cet évènement ne devait pas simplement se résumer qu'à une simple découverte mais au contraire s'appuyer sur cette étincelle afin d' y attacher à jamais son âme et son cœur à cette équipe.

A plus de 10.000 bornes de distance, et à cet âge, le fait de débuter cette histoire d'amour pour un club que l'on ne pouvait meme plus voir chaque rencontre semblait etre farfelu pour mes proches.

Durant ces premiers mois, voir saisons "post découvertes", je me contentais  qu'à lire les résultats des matchs dans la presse locale avant de pouvoir "améliorer" en quelque sorte la situation durant les six mois passés à Montpellier lorsque mon père, instituteur à l'époque, avait bénéficié de ses congés administratifs.

J'ai donc pu grâce à cela vivre "normalement" si l'on peut le dire les premiers mois de la Saison 1974/75 à travers les images  des résumés des matchs et lectures de la presse spécialisée quotidiennes et hebdomadaires (France Football et But).

Le retour à la maison fut plus que douloureux 6 mois plus tard car à l'époque cette presse spécialisée est quasi inexistante à La Réunion.

Fort heureusement quelques mois apres mon retour en discutant avec un copain de classe, ce dernier m'a fait part de sa passion qui était l'écoute des chaines de radio "étrangères" sur moyennes et grandes ondes. En sachant qu' il avait déjà entendu une émission intitulée "Multiplex de France Inter" sur les ondes de "Radio France Internationale" lors du déroulement des rencontres chaque week-end, je ne pouvais pas rester insensible à cela !

 Devinez ce que j'ai demandé et reçu de mes merveilleux parents comme cadeau d'anniversaire pour mes "12 Ans"...

Un poste de radio - cassette  pourvu d'une grande antenne métallique pouvant capter les Moyennes et Grandes Ondes !

Cette radio était devenue mon trésor et chaque soir de match jai pu enfin me tenir informer du déroulement de chaque match de mon OHEME. Cette radio ma accompagné sans discontinuer jusqu'à l'arrivée sur l'Ile de Canal+ en 1991 plus précisément. Les voix de Jacques Vendroux, Pierre Loctin, Jean-François Rhein ou Fabrice Balédent voir quelques années plus tard Avy Assouly(à partir de 1986) durant ces Multiplex ont bercé mon adolescence.

A noter que j'ai vécu les 6 derniers mois la saison 1978/79 durant ma scolarité à Avignon. Et là à 15 ans je ne me suis pas privé de me rendre dans l'antre du Boulevard Michelet dés qu'une opportunité se présentait.

* Une décennie marquée par la conquête d'une nouvelle Coupe de France et un plongeon en Division 2 .

Quant à chez L'OM proprement dit, durant les trois saisons qui se succédèrent l'instabilité a régné en maitre tant au niveau administratif et sportif :   

- Démission forcée du Président Marcel Leclerc à l'aube de celle de 1792/73.

-  Un ballet d'entraineurs se succédant les uns au autres avec la palme de 4 pour la seule saison 1973/1974 !

- Arrivées et départs en fanfare de la paire brésilienne Paulo César et Jairzinho double Champions du Monde en titre dont les facéties extra sportives ont vite éclipsé leur talent sur le pré. 

Au niveau comptable, malgré ces péripéties, le club ne sombre pas et finit meme second lors de l'exercice 1974/75.

Seul éclair au cours de cette période, c'est l'arrivée d'un sacré Marius et avènement d'un Trésor en provenance  d'Ajaccio en octobre 1972.

Lors de la saison 1975/76, en championnat les poulains de Jules Zvunka au bout de prestations mi-figue mi-raisin se calèrent au beau milieu du classement final mais accomplirent une belle épopée en Coupe de France au point de décrocher la timbale suprême en battant Lyon 2/0. Raoul Nogués et Saar Boubacar permirent ainsi au club phocéen de graver pour la 9éme fois son nom au palmarès de cette epreuve reine .

L'OM après les bons résultats de la saison précédente va encore souffrir.

L'arrivée de Six, et le retour à une formule à trois attaquants ne va pas apporter les espoirs de titre espérés par Skoblar.
Bien au contraire.

L'épisode yougoslave, Skoblar/Markovic, quoi qu'il en soit, va prendre fin dans la discorde. Skoblar, le premier, s'en allant, laissant Markovic seul aux commandes.
Pour très peu de temps.

En décembre, Norbert d'Agostino remerciait Djalma et rappelait Jules Zvunka.

Retour à la case départ. Et longue chevauchée à la poursuite du temps perdu !

Heureusement, Jules sait mobiliser ses troupes.
Le spectre de la relégation repoussé, les Marseillais, en dépit de problèmes financiers toujours aigus, vont se classer finalement 12eme.

A force de tirer le diable par la queue les saisons précédentes, le fond fut touché en mai 1979. En dépit d'un recrutement alléchant à l'intersaison  Zambelli, Temime, Piette, et une ossature bâtie autour des internationaux  Six, Berdoll, Trésor ... rien ne laissait présager que 10 mois plus tard, le club allait sombrer corps et âme au fil de la compétition avec des revers historiques subies au Vél notemment face au rival légendaire stéphanois (3-5) et face à Valenciennes sur un score éloquent de (3-6) !!! Meme le 2-7 concédé à Brest lors de la dernière journée m'avait meme plus choqué tant j'avais versé des litres de larme 15 jours plus tot lorsque mathématiquement nous étions déjà condamnés apres une nouvelle rouste (0-3) à Laval !!!

Cette plongée en seconde zone constituait pour moi un sacré coup de bambou derrière la tête mais fidèle à mes principes et mon caractère bien trempé j'ai pu surmonté cette terrible désillusion. Avec le recul aujourd'hui, ce coup de semonce a permis de fortifier d'avantage ma Passion pour ce Club Mythique ...